Et si vous découvriez le Cap Ferret en pinasse ?

Le Cap Ferret autrement : une balade en bateau, au fil du temps et des marées

Il y a des lieux qu’on ne visite pas : on les ressent, on les habite, ne serait-ce que quelques heures. Le Cap Ferret, cette presqu’île suspendue entre forêts de pins et lagune silencieuse, fait partie de ces lieux rares. Ici, la pinasse est reine : cette embarcation traditionnelle, à la fois élégante et rustique, incarne l’âme du bassin. Loin du tumulte, elle glisse au rythme des marées, offrant une expérience hors du temps.

Faire un tour en pinasse au Cap Ferret, c’est comme entrer dans une autre dimension. À fleur d’eau, le regard effleure les cabanes tchanquées, les bancs de sable dévoilés à marée basse, les parcs à huîtres scintillants et les couleurs changeantes du ciel. On est là, au cœur d’une vibration ancienne, entre vase, vent et lumière, que seuls les initiés savent lire.

Cette balade en bateau n’a rien de touristique au sens convenu. Elle relève presque du rituel : on embarque au lever du jour ou en fin de journée, quand le bassin s’étire en silence. On navigue lentement, ni tout à fait sur terre, ni tout à fait en mer. Ce n’est pas un circuit, c’est une immersion.

Et puis il y a ce moment suspendu : l’ancre jetée au large du banc d’Arguin, la vue sur la dune du Pilat, immense, sauvage, bouleversante. Le temps semble arrêté. C’est là, précisément, que le Cap Ferret dévoile son essence.

Alors non, ce n’est pas une simple excursion. C’est un passage. Une reconnexion. Un hommage discret à la beauté du bassin d’Arcachon, à sa fragilité, à ce territoire que les “locaux” aiment sans avoir besoin d’en faire étalage.